Article mis à jour le 05 juin 2023
“Service Civique”, vous avez sûrement déjà entendu ce mot sans forcément savoir ce que c’est exactement. Le Smartsitting est donc là pour vous expliquer !
Le Service Civique est un engagement volontaire auprès d’une association, d’une municipalité ou tout autre type d’organisation pouvant se faire en France ou à l’étranger. Les offres sont disponibles sur leur site et sont ouvertes aux personnes de 16 à 25 ans. Un élargissement jusqu’à 30 ans est possible pour les personnes en situation de handicap. Il n’y a pas de condition de diplôme contrairement à de nombreux jobs. Cela varie en fonction des situations mais, généralement, l’indemnisation mensuelle pour un Service Civique en France est supérieure à 500€. Une grande partie de cette indemnisation est versée par l’État.
DE NOUVELLES POSSIBILITÉS
Récemment, le gouvernement a fait part de sa volonté de rendre encore plus accessible le service civique pour tous les jeunes qui souhaiteraient s’engager en le rendant plus flexible.
En effet, un nouveau projet serait au centre des discussions : un Service Civique franco-italien. Les jeunes de France et d’Italie pourront effectuer une mission d’intérêt général rémunérée dans l’autre pays à indiqué Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la jeunesse.
En étant payés environ 600€, ils pourront travailler jusqu’à 1 an maximum dans l’associatif ou dans des collectivités sportives, environnementales, de discrimination ou encore de solidarité. Il est important de souligner qu’il n’y a pas de conditions linguistiques pour pouvoir effectuer ce Service Civique. En effet, les français ne seront pas tenus de parler Italien et vice-versa pour les italiens.
A travers cet article, le Smartsitting souhaite mettre en lumière deux retours d’expériences d’un service civique à l’étranger. Celui de Justine à Dublin et d’Ambroise à Chicago.
INTERVIEW JUSTINE
- Dans quelle association étais-tu et où ?
“Alors moi j’ai fait mon service civique avec les Petits Frères des Pauvres en France par qui j’ai été envoyée dans une association en Irlande, à Dublin, qui s’appelait Friends of the Ederly.”
- Quel âge avais-tu ?
“J’avais 23 ans lors de mon Service Civique.”
- Comment as-tu connu ce service civique ?
“Vraiment en cherchant sur Internet un soir comme ça, j’ai cherché partout et j’avais trouvé d’abord le service civique à Chicago mais il fallait le permis de conduire. Après j’ai regardé sur le site des Petits Frères des pauvres et j’ai vu qu’il avait d’autres propositions.”
- As-tu eu un retour rapide suite à ton entretien ?
“Oui, assez rapide de la part de Petits Frères des Pauvres en France. L’avantage du service civique européen, comme la formule que j’avais choisie, c’est qu’il y a une structure d’accueil dans ton pays d’origine. J’ai eu un premier entretien avec eux donc on leur envoie toutes nos infos et après ils m’ont mis en relation avec la structure en Irlande. Là j’ai eu un entretien Skype avec la directrice de l’asso et après ça s’est fait assez vite. Par contre je m’y suis prise en décembre de l’année avant de partir et je suis partie en septembre. “
- Ah oui, donc tu as quand même fait ça bien en avance ?
“Oui carrément je m’y suis prise assez tôt ! Après pour les services civiques à l’étranger, il faut s’y prendre au moins 3 à 4 mois avant je pense. Moi j’étais très très très en avance mais parce qu’il fallait aussi que je vois pour mon année de césure parce que j’étais en master donc voilà.”
- Combien de temps il y a eu entre le moment où tu as candidaté et l’entretien ?
“Je ne sais plus exactement mais c’était super rapide genre 1 semaine ou 2.”
- Que faisais-tu concrètement durant ce service civique ?
“Alors moi c’était un service civique auprès de personnes âgées. C’est une association qui a un fonctionnement un petit peu comme Petits Frères des Pauvres en France. Donc on avait à la fois des “clubs sociaux”, on animait des clubs sociaux où il y avait de la danse, on servait du thé, c’était de la discussion, des jeux. Beaucoup de danses parce que les irlandais adorent la musique.
On animait aussi les “technologies clubs” donc là c’était de l’accompagnement dans les démarches administratives via les outils numériques. Aussi, le fait qu’ils s’approprient des outils de visio comme Skype pour voir leur famille. En plus, en Irlande, il y a beaucoup de jeunes qui bougent et partent en Australie et aux Etats-Unis. Ducoup il y a beaucoup de personnes âgées qui sont ultra isolées car leurs enfants sont partis sur un autre continent. Donc pour cela, c’était important !
Il y avait aussi d’autres clubs. Moi j’avais mis en place un club de lecture et de lecture de poésie avec des personnes qui étaient motivées. Une des autres personnes en Service Civique avait organisé un club de cirque avec des personnes âgées.
On avait aussi ce que l’on appelait les “friendly calls” donc on appelait des personnes pour savoir comment ils allaient, des personnes qui étaient dans nos listings et qui étaient assez isolées. En général, c’était des personnes qui n’habitaient pas à Dublin et il n’y a pas forcément beaucoup d’associations en Irlande qui s’occupent des personnes âgées. On avait vraiment une liste de personnes à appeler, on les appelait, on leur demandait comment ça allait, qu’ils nous racontent un peu leur vie, etc.
Au début, c’était un peu chaud car je me débrouille bien en anglais mais l’accent irlandais est quand même assez costaud. Cela a donc été un super moyen de progresser en anglais car quand quelqu’un est en train de raconter sa vie au téléphone, il faut être hyper concentré car il n’y pas les gestes, la personne ne peut pas voir sur ta tête que tu es en train de galérer à comprendre ce qu’elle dit.”
- Comment vous vous déplaciez là-bas ?
“Alors oui, ça s’était une autre activité, on allait au domicile des personnes. On avait environ 3 personnes à aller voir. Il y en a une que j’allais voir une fois par semaine, une autre deux fois par semaine et la dernière une fois par semaine aussi. On se déplaçait en bus, en vélo ou à pied. Moi je marchais énormément. Pendant mon Service Civique, je crois que je faisais en moyenne 20 à 25 km par jour quand j’avais ces visites mais c’était trop bien !
- As-tu senti que tu avais plus de liberté dans le cadre de ton service civique que d’un job classique ?
“Clairement, c’est un engagement souple. On n’est pas sur un contrat, je ne peux pas dire que tout a été toujours rose, qu’il n’y a pas eu des moments où on a voulu arrêter mais le Service Civique aurait pu s’arrêter facilement, même si ce n’était pas le but. Le but c’est de s’engager sur la durée du contrat d’engagement mais si jamais une personne doit reprendre ses études ou quelque chose d’important dans sa vie, le Service Civique peut s’arrêter plus facilement qu’un job plus classique.
Et puis on est là pour apprendre, on a pas d’objectifs particuliers. On peut faire des bourdes, on peut se planter et voilà c’est autre chose.”
- Etais-tu logée par l’asso ?
“Dans le cadre du Service Civique européen, on était logés par l’asso. En fait, c’est une obligation, les associations qui accueillent dans ce cadre là doivent prévoir le logement. C’est soit un logement au sein de l’asso, soit à l’extérieur. Donc pour nous c’était carrément dans l’association. C’est un petit peu particulier comme mode de vie parce que tu bosses et tu vis au même endroit pendant 1 an. C’était pas “oufement” confortable car il faisait hyper froid dans l’asso; . En effet, notre manageuse coupait tous les chauffages sauf dans nos chambres quand l’asso était fermée. Dans la cuisine partagée de l’association, il faisait parfois 10 degrés.
Après le véritable avantage est que l’on était au centre de Dublin et c’est une ville qui coûte une blinde. C’est presque le prix des loyers parisiens donc on n’avait vraiment pas à se plaindre car on pouvait sortir. Voilà c’était quand même super pour ça. “
- Recevais-tu une aide financière ?
“Oui, c’était l’association qui nous la versait. Ils avaient reçu une enveloppe globale pour nous accueillir et ensuite après ils nous reversaient ça tous les mois. Après je sais que certaines assos reversent à la semaine genre 90 euros. Je trouve ça moins bien par exemple si tu as des dépenses un peu extra ou quoi.
On recevait un peu plus de 400 euros. En réalité cela dépend des pays, il y a une grille qui prend en compte le coût de la vie dans le pays.”
- C’était suffisamment confortable ?
“Oui clairement ! Le fait de ne pas avoir de logement, ni de charges à payer, c’est un vrai avantage. Vraiment l’argent que t’as c’est pour te nourrir même parfois les midis il y avait des trucs à l’asso donc très bien.”
- D’autres personnes étaient avec toi en Service Civique ?
“Oui nous étions 3 !”
- As-tu appris de nouvelles choses à travers ce service civique ?
“Oui clairement ! Déjà l’accompagnement des personnes âgées c’était quelque chose que je connaissais pas du tout, je venais d’une formation politique et juridique. J’ai pu suivre quelques formations au niveau de l’association et ça n’est pas négligeable.
J’ai aussi pu découvrir une autre culture. La culture irlandaise que je connaissais pas du tout. Je me disais oui c’est comme en Angleterre, les Pays anglo-saxons, j’avais mis tout ça dans le même lot. En fait, je me suis rendue compte que c’est un pays qui a une vraie identité, une histoire dont on ne parle jamais. J’ai vraiment pu profiter de la culture d’un pays et voir tout ce qui se fait localement : aller dans les pubs, prendre des cours à côté en plus, faire du hockey sur gazon, même si c’est pas très local haha, voir des matchs de football gaélique, etc.
Fin voilà l’occasion de découvrir une nouvelle culture. Même, le fait de bosser avec des personnes âgées et de ne pas être dans un Erasmus, tu es vraiment immergée. Quand t’es en Service Civique, tu es obligée d’aller voir ce qui se fait. Et c’est génial d’entendre les personnes âgées parler de leurs vies, de l’histoire de leur pays ! »
- Est-ce que tu es satisfaite de ton expérience et tu recommanderais ça à quelqu’un ?
“Oui grave ! Je recommanderais complètement. Je crois qu’il faut encourager tous les jeunes. On pense qu’il peut y avoir des contraintes financières mais en réalité non. C’est un moyen ouvert à tous afin de sortir des territoires ruraux ou des banlieues. C’est un bon moyen de découvrir de nouvelles choses ! Bon, pour le moment je trouve qu’il y a encore trop peu de diversité.
Au-delà de l’aspect financier, j’étais avec une fille qui, depuis plusieurs années, était un peu en décrochage scolaire et je pense que ça l’a quand même beaucoup aidé !”
INTERVIEW AMBROISE
- Dans quelle association étais-tu et où ?
“J’ai fait mon Service Civique à Little Brothers Friends of Ederly à Chicago. C’est une “filiale” de Petits Frères des Pauvres en France présente depuis plus de 60 ans là-bas oeuvrant pour les personnes âgées.”
- Quel âge avais-tu ?
“Je venais d’avoir 21 ans quand je suis parti, donc pile-poil la majorité américaine.”
- Comment as-tu connu ce service civique ?
“Pour être honnête, je cherchais la meilleure option possible pour ma césure. J’avais une réelle volonté de développer mon anglais donc j’ai étudié les différentes possibilités. Ma mère m’avait parlé des Services Civiques donc je me suis renseigné sur le sujet et j’ai vu cette offre pour Chicago pour laquelle j’ai immédiatement postulé.”
- Combien de temps il y a eu entre le moment où tu as candidaté et l’entretien ?
“Franchement, beaucoup beaucoup de temps. J’ai candidaté mi-juillet, j’ai relancé une fois sans réponse. A partir de là, j’ai cherché d’autres opportunités. C’est vraiment à la toute fin du mois d’août que j’ai eu un retour comme quoi l’offre avait été réouverte. La personne qui devait partir n’avait tout simplement pas eu son visa. C’est triste mais j’ai pu bénéficier de cela.
Lorsque j’ai reçu ce mail, j’ai averti l’association que je devais commencer un CDD au Portugal dans peu de temps donc je devais avoir une réponse rapidement. C’est donc allé très vite. Le jour même, j’ai reçu un appel d’une représentante de Petits Frères des Pauvres en France et le lendemain un entretien avec une représentante à Chicago à l’issue duquel j’ai su que j’étais accepté pour démarrer mon Service Civique 2 mois plus tard. J’étais très heureux ! »
- Que faisais-tu concrètement durant ce service civique ?
“Concrètement, ma mission principale était de rendre visite aux personnes âgées à leurs domiciles. J’avais un groupe de 25 personnes âgées que je devais aller voir 2 fois par mois chez elles ou en extérieur. C’était vraiment très flexible. Chaque jour, je devais planifier ma journée pour atteindre mon “objectif” d’avoir fait ce nombre de visites à la fin du mois.
Toutes les 2 semaines, le mercredi, j’étais aussi responsable du Coffee Club. C’est-à dire que je devais faire les courses pour accueillir une trentaine de personnes pour le petit-déjeuner.
D’autres missions plus occasionnelles, mais très sympas, se sont ajoutées comme la distribution des cadeaux de Noël durant tout le mois de décembre. Lors des moments festifs comme Noël, Thanksgiving ou la Saint-Valentin, il fallait aller chercher les personnes âgées pour qu’elles viennent à la fête.”
- Comment vous vous déplaciez là-bas ?
“Chaque volontaire avait sa voiture de fonction pour faire les déplacements à Chicago. J’ai vraiment adoré conduire dans Chicago, c’était vraiment une super partie de mon Service Civique.”
- As-tu senti que tu avais plus de liberté dans le cadre de ton service civique que d’un job classique ?
“Clairement oui, déjà c’était à moi de faire les emplois du temps de mes journées. Je connaissais les objectifs, je devais faire des compte rendus du nombre d’heures avec les personnes âgées mais j’avais une vraie liberté c’est sûr.”
- Etais-tu logé par l’asso ?
“ Totalement ! Nous étions 6 volontaires et nous étions logés dans l’immeuble de l’association. Nous avions de très beaux appartements avec chacun sa chambre. On ne peut pas dire que l’on manquait de place ! En plus, on était à 30 min à pied du centre donc c’était exceptionnel.”
- Recevais-tu une aide financière ? C’était suffisamment confortable ?
“Je recevais 520 euros de l’État français et 310 dollars de l’association sur place. Même si le coût de la vie est plus cher, je pouvais bien vivre et voyager. C’était vraiment parfait !“
- D’autres personnes étaient avec toi en Service Civique ?
“Il y a eu des arrivées et des départs mais globalement nous étions toujours entre 4 et 6. Des français, une allemande et un espagnol. Il y avait aussi des volontaires américains et des salariés de l’association mais nous ne vivions pas avec eux.”
- Des choses que tu as moins appréciées ?
“Oui forcément. Déjà vivre et travailler au même endroit, ce n’est jamais simple. Pour ma part, je passais beaucoup de temps avec les autres volontaires. En effet, jee suis arrivé en novembre et l’hiver à Chicago est assez rude donc on ne sortait pas tout le temps. C’était parfois complexe d’avoir cette distance avec la France et de ne pas pouvoir rencontrer de nouvelles personnes en dehors du travail. A différentes reprises, il y a eu des problèmes à gérer et j’étais pas loin de rentrer en France mais nous avons réussi à passer au-dessus de ça ! »
- As-tu appris de nouvelles choses à travers ce service civique ?
“Mon objectif était clairement d’améliorer mon anglais. J’ai atteint cet objectif car même si mon expérience s’est écourtée après un peu moins de 5 mois, au lieu d’1 an à cause du covid, j’ai pu réellement progresser en anglais. Ensuite, j’ai développé ma capacité à m’organiser et j’ai gagné en autonomie !”
- Est-ce que tu es satisfait de ton expérience et recommanderais-tu ça à quelqu’un ?
“Je suis tout à fait satisfait de cette incroyable expérience. J’ai appris énormément de choses, rencontré un grand nombre de personnes que je n’aurais jamais rencontré dans un autre contexte. J’ai découvert la culture américaine avec la ville emblématique de Chicago. Mon expérience a certes été écourtée par le covid, mais j’ai quand même eu le temps de voyager à Miami, Dallas et au Canada où j’ai vu ma famille québécoise. Le rapport que j’avais avec les personnes âgées était formidable. Je suis très content d’avoir vu Chicago autrement qu’en tant que touriste et je suis bien conscient que les conditions dans lesquelles nous étions accueillies étaient supers. J’ai développé ma capacité à m’organiser, à gérer des situations complexes. Ce fût vraiment une expérience marquante.
Franchement, je ne peux que recommander aux personnes de candidater si vous avez une opportunité comme celle-ci. Vous en sortirez forcément grandi !”
LE MOT DE FIN DU SMARTSITTING ✨
A travers cet article, vous avez vu deux supers retours d’expériences sur les services civiques à l’étranger. Faire son service civique à l’étranger représente une superbe option pour progresser dans une langue étrangère. C’est aussi un très moyen de découvrir une culture que vous ne connaissez pas, de voyager et gagner en autonomie. Les autres points positifs sont :
- Il n’y a pas de condition de diplôme,
- Pas de contrainte financière car, dans la grande majorité des cas, vous êtes logés et payés !
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